L’Iran ne cesse de faire parler de lui en raison des outrageuses relations intercontinentales. Mais qu’en est-il de ses relations intracommunautaires ? L’Arabistan appelé aussi la région d’Ahvaz ou Khûzistân, est une minorité arabe implantée dans le sud-ouest de l’Iran près des frontières irakiennes. Comme beaucoup de minorités en Iran, cette région subit les conformités politiques imposée par le gouvernement et qui osent à peine être condamnées par les fameux voisins du golf de peur de froisser les relations déjà très tumultueuses.
Des règles insoutenables à respecter
La revendication d’identité des arabisants ne date pas d’hier. Cette population a subit beaucoup de massacres et de tensions que très peu de médias évoquent et qui pourtant ne sont pas des moins scandaleux. Il est d’autant plus surprenant que ce peuple est musulman est de majorité chiite. Alors pourquoi l’Iran s’en prend-t-il à ses « semblables » ? Visiblement quand ce n’est pas la religion, c’est la culture qui pose problème. Comment cette futile différence peu attisé autant de haine tout en étant approuvée par les autorités ?
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Et bien la raison est on ne peut plus simple : on leur reproche tout simplement d’exister. Les iraniens voulant exister comme un seul et unique peuple musulman ET perse, les autorités interdisent strictement l’usage de la langue arabe comme moyen d’instruction. Et cette réprimande à de graves conséquences sur ce peuple : un taux scandaleux de 70% d’abandon et d’échec scolaire parmi les étudiants arabes et qui mène évidemment à un taux de pauvreté catastrophique qui dépasse les 50% sans compter malnutrition et la mortalité infantile. Mais pire encore, culture et intelligence sont des mots tabou sur ces lieux : les autorités s’opposent activement la diffusion de la culture locale. En 2012, un écrivain régionalement réputé a été condamné à perpétuité pour ses recherches sur l’histoire arabe et la littérature d’Ahvaz.
Et ce n’est pas tout. Les prisons débordent d’arabistans non pas criminel mais bien au contraire, intellectuels, hommes politiques ou chefs d’entreprise. , Voilà ce que redoutent vraiment les iraniens. Toute forme d’intelligence pouvant offenser la leurs semble être légitimement condamnable. Et les conditions d’enfermement sont pires que déplorable. 5 toilettes seulement pour 300 prisonniers, des interdictions de s’endormir pendant plusieurs jours, un accès limité aux soins, à la nutrition et à la douche, les témoignages de réfugies concernant ce Guantanamo iranien sont du pareil au même. La peine de mort est la sentence d’office pour les prisonniers politiques. Les autres sont juste enfermés pour qu’ils ne rependent pas leurs idéologies.
L’héritage d’une terre riche : un cadeau empoisonné
Alors pourquoi un si petit peuple, d’autant plus musulman, dont personne ne parle ne fait pas tout simplement pas l’objet d’indifférence ? Il y a un intérêt derrière cela.
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Il faut savoir que Le Khûzistân est la région produisant le plus de pétrole en Iran et est donc une des provinces les plus riches du pays. Elle est estimée 3eme province producteur de richesse d’Iran par son PIB. Si plus de la moitié des habitants vivent sous le seuil de pauvreté qui détient réellement cette richesse ? En ce qui concerne le pétrole, Le gouvernement a conclu un contrat d’exploitation sur les terres d’Arabistan. Et les clauses de ce contrat sont à en perdre la tête : une interdiction FORMELLE pour les habitants la population Ahwaz d’en tirer le moindre avantage ou de bénéficier de quelconque manière de cet accord à sens unique. Et ce n’est pas tout ; avec un taux de chômage régional de 20%, les gestionnaires des compagnies pétrolières sont plus officieusement sollicité à dénier toute embauche d’un Ahwasi dans les industries pétrolière présentes au sein même de leur régions et ceux malgré un quota « officiel » de 50% d’embauche pour les employés locaux. Plus récemment les autorités iraniennes se sont approprié un droit forcé d’exploitation des eaux. Le 21 décembre 2013, des milliers d’habitants de la ville d’Ahwaz ont formé une chaine humaine tout le long du fleuve Karoun pour protester contre le plan du régime visant à détourner ses eaux et à l’assécher. Ils estiment que ce plan va entrainer la sécheresse et la désertification de la province du Khûzistân.
Mahmoud Beshary, Ancien porte-parole du Front Arabe pour la Libération d’Al- Ahwaz estime que bien que très peu évoqué ce conflit et ces oppressions datent de presque un siècle. « Depuis 1925, notre langue, l’arabe, est interdite. Croyez-vous que nous sommes moins musulmans que Khomeiny qui interdit de parler et d’enseigner la langue du Coran ? ».Pourtant ce dernier a rencontré l’ayatollah Taleghani qui les avait écouté et reconnu la justesse de leurs revendications. La nouvelle constitution, alors en voie de préparation, devait tenir compte de leurs exigences. Mais Taleghani fut assassiné par ceux qui ne voulaient pas d’une telle constitution, car elle aurait tenu compte des droits des Kurdes, des Baloutches, des Arabes… En réalité, ce n’est ni le pétrole, ni l’eau la causes majeur de cette répression. Bien qu’ils y jouent un rôle non négligeable, c’est surtout la peur de l’Iran de perdre son unité et donc son pouvoir.
Les arabes d’Iran ont tenté maintes et maintes fois de faire connaitre leur combat au monde entier. Ils semblent aujourd’hui mener, à dépit, une tactique différente pour se faire entendre. Bombes, terrorisme, voitures piégés, le 19 décembre, le Secrétaire du Conseil national de la Résistance iranienne déclare ceci : « Les yeux fermés de l’Occident sur les exactions en Iran et son silence devant la vague d’exécutions et de répression sont totalement inacceptables […] c’est un crime contre l’humanité ». Aucune sphère économique, ou pétrolière ne justifie la destruction de toute sphère humaine. Les Etats Unis, ont essayé plus secrètement de défendre les terres arbistans mais leur cause est considérée comme assez suspicieuse. Veulent-il juste intervenir pour controverser l’Iran ou ont-ils l’intention eux aussi de se servir librement du pétrole ? Quoi qu’il en soit ces derniers ne semble pas être allés jusqu’au bout de leurs action. Et pourtant l’histoire semble se répéter une fois de plus. Rappelons l’ingérence de l’Iran lors du conflit avec Bahreïn que les administrés d’Ahmadinejad ont tenté d’infiltrer pour soulever la population majoritairement chiites (et pourtant dirigé par une minorité sunnite) alors que ce dernier est déclaré indépendant depuis 1971.
Linda Barkallah