Quantcast
Viewing latest article 1
Browse Latest Browse All 7

Qatar, l’autre puissance mondiale

Image may be NSFW.
Clik here to view.
Drapeau du Qatar © Flickr/ Pricey

Drapeau du Qatar © Flickr/ Pricey

Au sein de ses 11000 km², le Qatar ne cesse de gravir des échelons et d’influencer la sphère planétaire. Un succès qui rappelle celui d’autres puissances mondiale émergentes (Chine, Inde, Brésil…). Alors peut-on garantir le même succès pour le Qatar ?

La puissance financière du Qatar a été mise sur le devant de la scène principalement pour le rachat du PSG ou pour la Coupe du monde de 2022. Mais qui penseait un jour que Volkswagen serait également financées par le biais d’investissement Qataris ou encore que ce dernier serait actionnaire du groupe LVMH ou Lagardère ? Peu de buzz  médiatique et beaucoup de pourparlers, voilà la stratégie d’implantation du Qatar dans les entreprises occidentales. Et l’Allemagne ne semble pas échapper à la règle. En effet, l’agence Bloomberg estime que depuis 2000, 11,5 milliards de dinars Qataris ont été investi dans les entreprises allemandes. Alors pourquoi tant d’attraits pour un pays qui présente autant de divergences ? Exonérations d’impôts sur le sol qatari et alliances économiques – en particulier sur l’énergie solaire – semblent être la clé du succès.

Rappelons aussi la participation omniprésente de ce richissime pays du golf dans l’économie et dans la politique des pays du Maghreb. Le 16 octobre, le ministre algérien Amara Benyounès annonce officiellement l’alliance de Qatar Steel avec le groupe public algérien Sider pour la construction d’une usine de sidérurgie à 400 kilomètres d’Alger. Un investissement au coût de 2 milliards de dollars mais qui aura comme ambition de construire de l’acier destiné à la construction des réseaux ferrés en Algérie. Puis le 20 novembre, suite à l’oppression mondiale du parti Ennahda sur le déficit monétaire que détient la Tunisie, la Qatar National Bank décide d’accorder un prêt de 500 millions de dollars. Rappelons que l’économie tunisienne peine à se relever près de trois ans après la révolution, notamment en raison de la frilosité des investisseurs.

Une stratégie qui peut s’avérer parfois dangereuse

Alors où se positionne le Qatar ? Nombreux sont ceux qui  appréhendent ou se questionnent sur la stratégie et les intentions réelles de ce pays : une visite de courtoisie en Israël en octobre, un soutien monétaire pour un parti islamiste en décembre, des comportements qui surprennent mais qui suscitent aussi l’intérêt de tous.  Cette hyper volonté d’exister à travers le monde ne pourrait-elle pas faire un jour leur faire  faux bond ? En effet, les frontières entre placements privées et étatiques sont bien difficiles à délimiter : quand les investissements économiques dans des pays aussi fragiles actuellement deviennent aussi des investissements politiques, l’éventualité d’un effet boomerang est à prendre en considération. En cas de renversement du régime, chose qui ne semble pas inévitable dans des pays tels que la Tunisie, de l’Egypte ou la Syrie, le Qatar risque une forte perte en crédibilité en Orient et en Occident. Lors d’une visite au Qatar, John Kerry avait ainsi déclaré que “le Qatar ne peut pas être un allié de l’Amérique le lundi et envoyer de l’argent au Hamas le mardi”.

Jalousie mal placée ?

Alors pourquoi tant de déchaînement médiatique sur la stratégie d’implantation de ce pays du Golfe.  Que redoute-t-on vraiment ? Que le Qatar réussisse là ou plusieurs ont échoué (investissement en banlieue, rachats de dettes…) ou  la réelle influence mondiale que pourrait avoir un pays musulman quand parallèlement on ne peut ignorer la montée en puissance de l’islamophobie. En bref, voici LA stratégie que l’on pourrait assimiler derrières ses investissements : s’implanter dans les entreprises occidentales pour s’accaparer leur savoir-faire et l’exploiter à des fins personnelles tout en glorifiant les relations avec les pays musulmans pour se faire des alliés.

Quoi qu’il en soit, la stratégie qatari semble être un succès puisqu’il demeure actuellement un des rares pays au monde à pouvoir exister et collaborer tant sur les marchés occidentaux qu’orientaux. Bien qu’il suscite des méfiances,  ce dernier n’a pas intérêt à se reposer sur ses lauriers et doit continuer de faire ses preuves. Esclavagisme, soutien terroriste mais aussi instabilité politique, nombreuses sont les étiquettes qui lui collent à la peau.

Linda BARKALLAH


Viewing latest article 1
Browse Latest Browse All 7

Trending Articles